ARIANNA CECCONI


Née à Milan en 1977  j’habite entre Marseille et Milan où, depuis 2006, j’enseigne l’anthropologie culturelle. Mon programme de recherche et d’enseignement s’est progressivement défini à partir de la thèse de Doctorat en anthropologie que j’ai soutenue en 2008 en co-tutelle entre l'Université de Milan et l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Paris. Cette thèse intitulée  « Les Rêves viennent du dehors: Une ethnographie de la nuit sur les Andes péruviennes » a été publiée en Italie, (I sogni vengono da fuori, Ed. It, 2012).  Depuis 2008 et jusqu’à janvier 2011,  j’ai bénéficié d’une bourse postdoctorale à l’Université de Milan (Département d’Anthropologie) qui m’a permis de développer ultérieurement l’étude des rêves.

En 2011, grâce à la Bourse Fleischmann d’aide à la recherche j’ai commencé à étudier un nouveau terrain : la région de Extremadura (Espagne). En 2012 j’ai participé au projet de recherche: « Todos los nombres de la represión de posguerra en Ciudad Real », financé par le « Ministero de la Presidencia », en partenariat avec l’Université UNED de Madrid. Je fais actuellement partie du comité scientifique du « Consortium on pluralistic memories and transitional justice project » auprès de l’université de Lausanne (Suisse). J’ai participé à plusieurs projets de recherche, journées d’études et conférences internationales en Italie, France, Espagne, Suisse, Pérou, Etats-Unis.

Les résidences post-doctorales à la Columbia University, et à l’Institut d’Etudes Avancées d’Aix-Marseille m’ont permis d’envisager l’étude des rêves dans une perspective plus large, notamment grâce à la contribution,formelle ou informelle, de scientifiques issus d’autres disciplines. Outre cette carrière strictement universitaire, j’ai participé à plusieurs initiatives pour la formation ou l’enseignement dans des contextes extra-académiques : membre du projet “Université dans les banlieues”, j’ai organisé des séminaires universitaires dans certains espaces publics et dans certaines écoles primaires ou secondaires de la périphérie de Milan.

En collaboration avec l’Association “Calamandrana”, j’ai donné un cours d’anthropologie dans la Prison de San Vittore à Milan. J’ai enfin eu la possibilité de travailler pour ou avec diverses radio et ces collaborations ont souvent été fécondes. En 2010-2011 j’ai participé à l’émission radiophonique “La Terra è blu” (Radio Popolare) sur la santé mentale ; j’ai été membre organisatrice du premier meeting du projet Européen Grundtvig "SOVO Sounds and Voices for Mental Health” (Milan, Barcellone, Lisbonne). En 2003 j’ai collaboré avec la revue sonore “Le son du mois” en  réalisant un audio-documentaire sur la peur à partir d’entretiens enregistrés dans le métro de Paris. En 2002, en collaboration avec la Radio Nationale (Radio re), j’ai réalisé une série d’audio-documentaires ethnographiques sur les pratiques magico-religieuses de la Montagne Pistoiese.

Oniroscope se propose d’explorer les histoires,les mémoires,les émotions,

l’imaginaire, les perceptions, les connaissances, les expériences et les pratiques

relatives au rêve nocturnes dans divers contextes méditerranéens.


Si, d’un côté, l’approche ethnographique permet de faire émerger le patrimoine

onirique d’une communauté, dans ses aspects communs et dans ses différences

(culture, origines, genre, âge, profession, religion etc.) d’un autre côté, la pratique

artistique, en explore les formes, les perceptions, la puissance expressive, en

suivant de nouvelles formes de transmission, ainsi que des instruments

d’expressions appropriés pour les partager.


Le mélange des deux approches est lui même objet d’expérimentations et

d’analyses :

les données qui émergent de ce projet conservent donc cette double nature, et

offrent deux trajectoires de réflexion, différentes mais complémentaires.


Un des objectifs fondamental de ce projet, est de créer des occasions d’échanges

sociaux autour du rêve. Il se développe à travers des phases de recherches

ethnographiques, de réalisations en ateliers multidisciplinaires, de performances

et d’expériences publiques participatives.


Un autre objectif d’importance de ce projet, est d’offrir, à travers l’archivages de

documents recueillis et créés, un panorama multiculturel et multi disciplinaire sur

les rêves, comme patrimoine imaginaire collectif d’un territoire donné.

De fait, nous pensons qu’il est intéressant de pouvoir retracer dans le temps, une

physionomie de la Méditerranée d’un point de vue historique, sociologique et

esthétique, au travers de lieux, de personnes, de faits historiques,de relations

familiales et de travaux, rêvés par ses habitants.


Le matériel recueilli lors de ce projet, jusqu’à aujourd’hui, se compose :

d’enregistrements audio et vidéo d’entretiens, de transcriptions et enregistrement

de rêves, de documentation audio et vidéo des ateliers réalisés sur le terrain

(Milan, Bologne, Florence,Helsinki et Marseille), d’œuvres plastiques et visuelles

de Tuia Cherici, et d’images, de dessins et de travaux réalisés par les

participants des ateliers.