Dispositifs

Une expérience participative publique: "L'Oniroscope"
L’Oniroscope est une expérience participative qui entraîne des groupes de personnes dans l’exploration de leurs propres rêves. Cela est rendu possible par une lentille poétique et hallucinatoire qui permet aux rêves de s’incarner dans des objets concrets et de les investir d’un pouvoir évocatif et symbolique qui alimente de nouvelles séquences oniriques, réminiscences de rêves oubliés et émergence de contenus plus profonds.

Le dispositif est très simple : un groupe de personnes réunies dans un même lieu pour essayer de partager leurs rêves à l’aide du langage au sens large du terme. Chacun amène un rêve à propos duquel il voudrait s’exprimer, ainsi qu’un objet en offrande à l’Oniroscope. L’objet aura été choisi en fonction du rêve, selon des critères d’associations absolument libres. Ils peuvent être des plus hétéroclites, résidus, photographies, pièces de tissus en reste, fragments métalliques, liquides, poussières, etc.

Chacun est invité à raconter son rêve pendant que Tuia anime en temps réel les objets apportés devant une camera vidéo, alors que le tout est projeté. Grâce à l’improvisation, entre le récit et l’image, se crée un fil qui échappe à tout code préétablit de l’esthétique narrative ou de l’interprétation. Ce n'est pas, la (le) scientifique qui oriente la parole mais l'animation d'objet, les réactions collectives et l’écho intérieur produit par ce mélange d'informations visuelles et auditives qui stimulent chaque individu.

Cette méthodologie novatrice offre une liberté de parole totalement inédite. Arianna réussit ainsi à alimenter une comparaison multidirectionnelle dans le groupe, à plusieurs niveaux : entre l’imaginaire individuel et collectif, entre narration et images, entre divers facteurs d’influences (la culture de provenance, les mass média, le lieu, l’instant chronologique etc.) et différentes émotions suscités par une même vision. Lorsque l'on met des mots sur nos rêves, on peut livrer des inquiétudes, destraumatismes, des fantasmes, des aspirations, des envies, on peut parler de soi, des autres, d'un pays, d'un quartier, etc... On parle d'abord de soi, mais on parle des autres,de nous. Voilà ce qui pousse Arianna et Tuia à éxplorer un groupe par le rêve.

Les ateliers sur les rêves

Ils  s’adressent à groupes de rêveurs très diversifiés  Sont inclues, des discussions collectives sur le rêve, des expériences vidéo, des projections, une restitution finale de l’ensemble et l’archivage de tout ce matériel à la fin de chaque session.
L’atelier est une occasion pour : 


  • Partager par la discussion une réflexion sur ses propres rêves, selon certaines thématiques, à la lumière de suggestions et d’exemples provenant de différents contextes culturels. 
  • Apprendre quelques notions de base du maniement de la camera ainsi que des techniques de projection.
  • Compiler les performances visuelles filmées et matériel vidéo pour constituer un fond de documentation sur le thème du rêve.  

L’exploration des rêves devient alors l’occasion pour démasquer stéréotypes et lieux communs et porte à une réflexion sur la notion de diversité au sens le plus large. Dans les rêves, nous pouvons en effet expérimenter divers modes de percevoir le corps, l’espace, les lieux et les relations interpersonnelles.

Lors de ces ateliers, les rêves seront, plutôt qu’objet d’interprétations, source collective d’un travail créatif de groupe qui se développe à travers diverses méthodes d’improvisation avec objets, cameras vidéo, et prise en compte du corps dans sa totalité.

Par paliers, le groupe apprend à mettre en relation et àutiliser plus d’objets expressifs pour réorganiser les contenus oniriques. Ce procédé stimule à son tour la construction d’un langage visuel plus apte au partage des expériences sensorielles. Il peut se construire avec des collages, des dessins, des sons,des objets animés manuellement, que l’on filme.

Oniroscope se propose d’explorer les histoires,les mémoires,les émotions,

l’imaginaire, les perceptions, les connaissances, les expériences et les pratiques

relatives au rêve nocturnes dans divers contextes méditerranéens.


Si, d’un côté, l’approche ethnographique permet de faire émerger le patrimoine

onirique d’une communauté, dans ses aspects communs et dans ses différences

(culture, origines, genre, âge, profession, religion etc.) d’un autre côté, la pratique

artistique, en explore les formes, les perceptions, la puissance expressive, en

suivant de nouvelles formes de transmission, ainsi que des instruments

d’expressions appropriés pour les partager.


Le mélange des deux approches est lui même objet d’expérimentations et

d’analyses :

les données qui émergent de ce projet conservent donc cette double nature, et

offrent deux trajectoires de réflexion, différentes mais complémentaires.


Un des objectifs fondamental de ce projet, est de créer des occasions d’échanges

sociaux autour du rêve. Il se développe à travers des phases de recherches

ethnographiques, de réalisations en ateliers multidisciplinaires, de performances

et d’expériences publiques participatives.


Un autre objectif d’importance de ce projet, est d’offrir, à travers l’archivages de

documents recueillis et créés, un panorama multiculturel et multi disciplinaire sur

les rêves, comme patrimoine imaginaire collectif d’un territoire donné.

De fait, nous pensons qu’il est intéressant de pouvoir retracer dans le temps, une

physionomie de la Méditerranée d’un point de vue historique, sociologique et

esthétique, au travers de lieux, de personnes, de faits historiques,de relations

familiales et de travaux, rêvés par ses habitants.


Le matériel recueilli lors de ce projet, jusqu’à aujourd’hui, se compose :

d’enregistrements audio et vidéo d’entretiens, de transcriptions et enregistrement

de rêves, de documentation audio et vidéo des ateliers réalisés sur le terrain

(Milan, Bologne, Florence,Helsinki et Marseille), d’œuvres plastiques et visuelles

de Tuia Cherici, et d’images, de dessins et de travaux réalisés par les

participants des ateliers.